4 juin 2014
Lettre d'opinion
LETTRE D'OPINION
« LOGE M'ENTRAIDE NE PÊCHE PAS
À LA PLACE DES LOCATAIRES »
Je vous remercie M. Côté, pour votre texte du 30 mai 2014, « La notion de pauvreté ». Je suis ravie que nos interventions pour le droit au logement et la lutte à la pauvreté suscitent en vous des réflexions. Puisque vous avez abordé le sujet avec respect, il me fait donc plaisir de vous répondre, avec tout autant de respect. Toutefois, vous soulevez plusieurs questions. Puisque cette tribune est restreinte, je tenterai d’apporter un peu de lumière sur une seule question que vous posez: « La pauvreté financière existe mais est-ce que le fait de donner le poisson sans apprendre à pêcher ne banalise pas tout simplement la situation ? ».
Pêche
À Loge m’entraide, nous ne pêchons pas à la place des locataires appauvris. Voici un exemple de prise en charge collective dans un aspect parmi tant d’autres de notre mission. Lorsque nous tenons une action collective pour le droit au logement, les locataires concernés par la pauvreté se lèvent debout et interpellent les gouvernements à investir dans le logement social. Toutefois, il serait facile de revendiquer pour ensuite aller se rassoir et attendre que les logements sociaux se construisent d’eux-mêmes… Et bien non ! Les Coopératives d’habitation que nous avons fondées sous notre égide, sont la preuve du contraire.
Les locataires se sont impliqués de A à Z dans le processus de fondation. Ils sont partis de zéro et ont réussi à fonder 63 logements sociaux. Au terme de cette implication, s’ils obtiennent un logement social, ils continuent à s’impliquer dans leur Coop au sein de Comités tels l’entretien, la sélection, les loisirs, les finances, la gestion, l’administration, etc. Ils protègent avec d’autres locataires, leur bien collectif. Par-dessus tout, leur logement social leur permet de combler leurs besoins essentiels sans devoir recourir de façon récurrente aux Soupes populaires, Comptoirs vestimentaires, St-Vincent de Paul…
Puisse cet humble exemple vous convaincre que derrière les sorties médiatiques que je fais en tant que coordonnatrice de Loge m’entraide et porte-parole des locataires à faible revenu, il y a tout un travail de prise en charge. Même si vous me lisez dans les journaux, me voyez à la Télé ou m’entendez à la radio, il y a toujours autour de moi, des locataires appauvries qui œuvrent activement pour lutter contre la pauvreté.
Rencontre
Quant à vos autres questions tout aussi intéressantes, je vous invite à Loge m’entraide pour en discuter de vive-voix ! Peut-être, au terme de notre rencontre, accepterez-vous d’appuyer notre combat par un geste concret, celui de devenir membre au coût de 1 $ par an. Car comme vous le dites si bien à la fin de votre texte : « En attendant qu’il y ait une vraie loi contre la pauvreté, faisons chacun notre part, que l’on soit riche ou pauvre ». Au plaisir de vous rencontrer M. Côté !
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