Chicoutimi, le 17 août 2001

Communiqué de presse 

Fin de la conférence des ministres de l'habitation, à London:

 

« AU NOM DES LOCATAIRES APPAUVRIS ET DE LA JUSTICE, LOGE M’ENTRAIDE LUTTERA JUSQU’AU BOUT »

 

La conférence des ministres de l’habitation à London s’est terminée en fin de journée hier sur la question du programme de « logement abordable » que veut offrir le gouvernement fédéral aux provinces.  Ce qui en résulte, c’est que les ministres responsables de l'habitation se réuniront à nouveau à Québec, à la mi-novembre, pour rediscuter du partage des coûts du programme et d'élaborer des paramètres correspondant aux différents besoins des provinces.

 

Plus déterminée que jamais, la coordonnatrice de Loge m’entraide n’a pas l’intention de lâcher le morceau : « en remettant cette prise de décision, se sont encore les personnes appauvries qui écopent. En prenant leur décision dans 3 mois, n’ont-ils pas pensé aux personnes appauvries qui elles, n’attendent pas, elles vivent à chaque jour dans des conditions de survies avec l’espoir presqu’éteinte de pouvoir s’en sortir » s’est indignée Mme Côté.

 

LE SAGUENAY LAC-ST-JEAN N’EST PAS ÉPARGNÉ

 

« Nous lutterons jusqu’au bout » s’est exclamée la coordonnatrice.  Comme l’indique cette dernière, le Saguenay-Lac-St-Jean n’est pas épargné par une crise du logement tout comme les grands centres.  Il est vrai que nous n’avons pas vécu de pénuries de logements privés le 1er juillet dernier comme Montréal, mais avant qu’il en soit ainsi, Loge m’entraide veille au « bon grain ».  Le coût moyen des logements au privé pour le Saguenay ne permet pas aux locataires à faible revenu de vivre dans des conditions paisibles.  Prenons par exemple le coût moyen d’un logement 3 et demi qui est de 365 $ par mois, non chauffé et non éclairé (ajoutons 60 $ par mois pour le chauffage et l’éclairage), laisse une personne sur l’aide sociale qui a un revenu de 502 $ par mois avec un montant de 77 $ pour se nourrir, se vêtir, payer le téléphone…  Mais comment accepter une telle situation dans un pays aussi riche que le nôtre ? s’indigne Mme Côté.  Il n’est pas rare que la coordonnatrice constate de telles situations à son bureau. 

 

LA SITUATION ÉTAIT PRÉVISIBLE

 

Le 2 mai dernier, Sonia Côté avait eu un entretien téléphonique avec l’adjoint principal du ministre fédéral de l’habitation, M. Pierre Brodeur, qui avait mentionné que son gouvernement  mettrait sur pied un programme de « logement abordable » qui s’adresserait à des promoteurs privés pour aider seulement les locataires à moyens revenus.  Cependant, comme le dénonce  Mme Côté dans sa lutte quotidienne contre la pauvreté depuis 3 ans déjà, ce « programme de logement abordable » ne permet pas absolument pas d’aider les locataires à faible revenu qui consacrent des sommes trop importantes au logement.  « Le programme que le ministre mentionne se voudrait une aide pour les personnes qui gagnent en haut de 25 000 $ par année, loin de constater que cette aide va contrer la pauvreté actuelle des personnes bénéficiaires de la Sécurité du revenu ou avec un emploi au salaire minimum »  s’objecte Mme Côté.

 

Selon Mme Côté, Ottawa s'apprêterait à passer sous le nez des ménages à faible revenu le programme de «logements abordables» de 680 millions $ en quatre ans promis, à l'automne dernier, dans le Livre rouge contenant les engagements électoraux du Parti libéral du Canada.  Loge m’entraide réclame quant à lui que les 680 millions $ d'Ottawa, ainsi que la somme similaire que devront y consacrer les provinces, soient clairement destinés au logement social qui représente, à son avis, la seule formule susceptible d'offrir du logement vraiment abordable pour les ménages à faible et modeste revenus. En cas de refus d'Ottawa, Loge m’entraide, tout comme le FRAPRU, serait d'accord pour que les provinces puissent utiliser librement les argents fédéraux, mais uniquement dans le cas où ce serait pour les investir elles-mêmes dans le logement social.  C’est d’ailleurs en ce sens que la ministre Louise Harel a prononcé son opinion jeudi dernier lors d’un entretien à London.