12 octobre 2010

 

Communiqué de presse                                                                       

 

 

Première journée d’action de la Marche mondiale

des femmes au Saguenay Lac-Saint-Jean

 

 

LE FRAPRU, RÉCIF 02 ET LOGE M’ENTRAIDE

RÉVÈLENT DES STATISTIQUES SUR LES FEMMES,

LE LOGEMENT ET LA PAUVRETÉ

 

 

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, comme ailleurs, plusieurs femmes locataires ont peine à joindre les deux bouts. À Saguenay seulement, 4905 ménages locataires, soit 40,7% dont le principal soutien financier est une femme consacrent plus de 30% de leur revenu au loyer comparativement à 3110 (28,4%) pour les ménages locataires masculins.

 

C’est ce que révèle le document Femmes, logement et pauvreté : Sortir du privé, un enjeu de société dévoilé aujourd’hui par le FRAPRU, à l’invitation de Loge m’entraide et de Récif-02 qui est  membre de la Coordination québécoise de la Marche mondiale des femmes. Les trois organismes marquaient ainsi le début des actions de la MMF de 2010, particulièrement la journée consacrée au champ d’action « Lutte à la pauvreté ».

 

En raison de leur plus grande pauvreté et des inégalités qui perdurent entre femmes et hommes dans la société, mais également parce qu’elles sont plus nombreuses à être locataires, les femmes sont doublement touchées par les problèmes de logement. « Plus pauvres pour se payer des logements de plus en plus rares, les femmes sont plus nombreuses à consacrer une part exorbitante de leur revenu au logement. C’est le cas pour 4 ménages locataires féminins sur 10 » explique Véronique Laflamme, organisatrice au FRAPRU. Au Québec, le revenu médian des femmes locataires est de 25 814 $ versus 33 303 $ pour les hommes locataires.

 

Écart de revenu à Saguenay

 

L’écart de revenu est encore plus important dans la région explique Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide. En 2006, il y avait un écart de 11 294 $ parmi les ménages locataires féminins et masculins à ville de Saguenay puisque le revenu médian des ménages locataires dirigés par une femme y était de 19 961 $ contre 31 255 $ pour les ménages locataires ayant un homme comme principal soutien financier. À Alma, le revenu médian des ménages locataires féminins est de 19 551 $ versus 30 079 $ chez les ménages dirigés par un homme.

 

Par le fait même, elles sont particulièrement affectées par la pénurie de logements à bas prix qui sévit dans plusieurs villes du Québec et plus nombreuses à être aux prises avec les problèmes que vivent les locataires sur le marché privé.

 

Document Femmes, logement et pauvreté

 

Le document Femmes, logement et pauvreté: Sortir du privé, un enjeu de société fait suite à une vaste tournée d’ateliers tenue à l’hiver 2010, dans les villes du Québec réunissant des femmes locataires de divers horizons.  À partir de leurs témoignages, le document fait état des problèmes de logements vécus par les femmes. Partout, les femmes rencontrées ont témoigné de la difficulté à boucler leur budget : « Une fois le loyer de 500$ payé, on manque d’argent pour le reste : habiller les enfants quand on en a, bien se nourrir, payer le transport… il n’y a pas de place pour les imprévus. Il faut courir les différentes ressources » peut-on lire dans le document.

 

Féminisation de la pauvreté

 

Cette féminisation de la pauvreté démontre que les inégalités sont encore bien présentes constate Julie Sheinck, de Récif 02: « Les femmes disposent, en moyenne, d’un revenu de 23%  moins élevé que les hommes. Elles sont plus nombreuses à occuper des emplois à temps partiel, précaires et non-syndiqués, mais aussi à travailler au salaire minimum. Il est urgent d’augmenter celui-ci : même en travaillant quarante heures par semaine, une personne seule demeure néanmoins sous le seuil du faible revenu établit par Statistique Canada ».

 

Le droit au logement et à un revenu décent, celui  des femmes en particulier, est actuellement bafoué au Québec en conclut le FRAPRU. Ces dénis de ces droits ont des conséquences concrètes dont certaines sont spécifiques aux femmes. « Notre constat est, sans surprise, que le marché privé ne permet pas de répondre aux besoins et qu’on ne peut compter sur lui pour faire respecter un droit que toute la société s’en engagée à respecter » conclut Véronique Laflamme.

 

Demandes

 

Pour répondre aux besoins les plus urgents, le FRAPRU réclame 50 000 nouveaux logements sociaux d’ici 5 ans et différentes mesures pour améliorer les conditions de logement dont l’instauration d’un Code du logement et l’amélioration du programme  Allocation-Logement.

 

Mais pour lutter efficacement contre la pauvreté, les trois intervenantes s’entendent pour dire que l’on doit assurer à toutes les femmes un revenu décent en augmentant l’aide sociale, le salaire minimum et en mettant fin aux catégories à l’aide sociale entre aptes et inaptes. La Marche mondiale des femmes de 2010 a d’ailleurs identifié ces revendications comme des mesures urgentes. 

 

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