Chicoutimi, le 27 février 2001

Communiqué de presse

Près de 500 mal-logéEs manifestent pour du logement social

47 MILITANT-ES DE LOGE M’ENTRAIDE EN ROUTE VERS QUÉBEC

Quelques heures à peine après avoir eu la confirmation qu’il était seul dans la course à la chefferie du Parti québécois et au poste de premier ministre du Québec, Bernard Landry a reçu la visite de près de 500 mal-logés qui se sont massés aux portes de son bureau, au ministère des Finances, à Québec, pour réclamer du logement social. C’est de Montréal, de l’Outaouais, du Saguenay, du Bas-du-Fleuve, de la Mauricie, de la Montérégie, de l’Estrie, de la région de l’Amiante et de celle de Québec que les mal-logéEs se sont déplacéEs à l’appel du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). 

« Nous avons la certitude que Loge m’entraide répond à un besoin dans la région si ce n’est que de voir 47 personnes locataires témoignant de leur solidarité en venant manifester à Québec pour la création de nouveaux logements sociaux…  C’est au nom des 700 personnes en attente de logements HLM au Saguenay que nous sommes alléEs lutter, manifester et revendiquer haut et fort auprès du gouvernement du Québec  notre demande d’un Grand chantier de logement social, s’est exclamée émue Mme Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide. 

La manifestation, qui est partie du bureau de la ministre responsable de l’Habitation, Mme Louise Harel, se voulait le point culminant d’une campagne visant à convaincre le gouvernement Landry d’investir, dès son prochain budget, dans la construction de 8000 nouveaux logements sociaux par année, dont 250 pour la région 02. Loge m’entraide estime que Landry ne doit pas rester insensible à la crise du logement qui frappe plus d’un demi-million de ménages locataires québécois, dont 275 000 qui, mois après mois, doivent engloutir plus de la moitié de leur revenu en loyer.

La coordonnatrice Sonia Côté, porte un jugement très sévère sur ce qu’elle appelle «l’inaction chronique» du gouvernement péquiste en matière d’habitation: «Bernard Landry et les autres ministres péquistes croient-ils sérieusement qu’ils peuvent se contenter de financer moins de 1500 logements coopératifs et sans but lucratif par année pour régler une crise de cette ampleur? Il en faudrait autrement plus et le gouvernement en a les moyens, lui qui, dans son budget de l’an dernier, a réussi à diminuer les impôts de 4,5 milliards $». Le FRAPRU et Loge m’entraide craignent cependant que le gouvernement aille en sens inverse. Il s’apprêterait en effet à imposer de nouvelles compressions budgétaires à la Société d’habitation du Québec dont les dépenses ont déjà diminué de 342 millions $ en 1998-1999 à 270 millions $ en 2000-2001.

Les deux organismes croient que la construction de nouveaux HLM est particulièrement urgente, aucun logement de ce type n’ayant été réalisé depuis maintenant sept ans. Il demande donc que 4000 des 8000 logements revendiqués servent à la relance de cette formule, le reste servant à des coopératives d’habitation et à des logements sans but lucratif.

Loge m’entraide continuera maintenant ses pressions pré-budgétaires dans le cadre des activités organisées par le Collectif pour une loi sur l’élimination de la pauvreté. Tout en continuant à promouvoir l’adoption d’une telle loi par l’Assemblée nationale, le Collectif revendique la mise en place, lors du budget, d’une série de mesures immédiates, notamment la construction de 8000 logements sociaux et la hausse des prestations d’aide sociale à un niveau suffisant pour couvrir tous les besoins essentiels.