5 octobre 2009

 

Communiqué de presse  

 

 

« Journée mondiale de l’Habitat »

 

 

28 MILITANT-ES DE LOGE M'ENTRAIDE

 ONT MANIFESTÉ POUR LE RESPECT DU

« DROIT AU LOGEMENT »

 

Loge m’entraide et 28 de ses MilitantEs manifestent en cette « Journée mondiale de l’Habitat », dans la cour de la Coopérative d’habitation La loge d’à côté, un exemple d’habitation sociale qui reflète bien ce qu’est le  « Droit au logement ».  

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’une série d’actions organisées dans plusieurs villes du Québec à l’initiative d’Amnistie internationale, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).  Soulignons que ces interventions ont reçu l’appui de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador, de Femmes autochtones du Québec, du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec et du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec.  

Un droit qui n’est pas respecté 

C’est l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui a décidé que la Journée mondiale de l’Habitat serait célébrée à tous les premiers lundis du mois d’octobre. Pour Mme Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide : « La Journée mondiale de l’Habitat est l’occasion d’affirmer haut et fort que, loin d’être un simple bien de consommation ou une marchandise, le logement est un droit que le Canada et le Québec se sont engagés à respecter, en adhérant en 1976, au Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels ».  

En 1976, le Canada et le Québec ont adhéré au Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. Ils se sont ainsi engagés à respecter, protéger, promouvoir et mettre en œuvre toute une série de droits, dont celui « de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu’à une amélioration constante de ses conditions d’existence ».

 

De plus, l’ONU précise en ces termes la portée de ce droit et qui pour Sonia Côté, est très révélateur : « Il ne faut pas entendre le droit au logement dans un sens étroit ou restreint qui l’égale, par exemple, à l’abri fourni en ayant simplement un toit au-dessus de sa tête ou qui le prend exclusivement comme un bien. Il convient au contraire de l’interpréter comme le droit à un lieu où l’on puisse vivre en sécurité dans la paix et la dignité ».

 

Selon l’ONU, cela signifie que l’accès au logement ne doit être soumis à aucune forme de discrimination, que la sécurité d’occupation doit être assurée, que les logements doivent comprendre les infrastructures et les équipements essentiels à la santé, à la sécurité et au confort, qu’ils doivent être habitables, que le coût du logement doit se situer « à un niveau qui ne menace ni ne compromette la satisfaction d’autres besoins fondamentaux », etc. 

Elle rappelle que le Canada et l’ensemble des provinces canadiennes dont le Québec ont été l’objet de critiques sévères à ce sujet en 1998 et en 2006 de la part du comité de l’ONU chargé de surveiller le respect de ce pacte.  L’ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit au logement, M. Miloon Kothari, n’a pas été plus tendre dans le rapport qu’il a rédigé suite à une mission d’observation au Canada à l’automne 2007. Tous ces rapports ont demandé aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de considérer la lutte contre le phénomène des sans-abri et les problèmes de logement « comme une situation d’urgence nationale ».  

Conséquences à Saguenay 

Or, Sonia Côté considère que cette recommandation n’a pas été respectée par les différents paliers de gouvernement. La preuve, alors que l’ONU considère la capacité de payer comme un des éléments essentiels du droit au logement, le recensement canadien de 2006 dénombrait à Saguenay 3520 ménages locataires consacrant plus de 50 % de leur revenu, ce qui les oblige à couper dans leurs autres besoins essentiels, dont 1455 qui y consacrent 80 % et plus.   

Loge m’entraide considère que la capacité de se trouver un logement cause aussi problème, en raison de la pénurie de logements locatifs qui touche Saguenay pour la première fois en vingt ans. Alors qu’il devrait être de 3 %, le taux de logements inoccupés n’est que de 1,1 %, équivalent à 86 logements vacants sur un total de 7675. 

Loge m’entraide s’inquiète aussi des problèmes d’habitabilité rencontrés dans une partie grandissante des logements. Lors du recensement de 2006, 21,3 % des logements locatifs de ville Saguenay avaient besoin de réparations majeures. Cinq ans plus tôt, ce pourcentage était de moins de 19,3 %.

La participation de Loge m’entraide à la Journée mondiale montre aussi sa préoccupation pour le respect du droit au logement à l’échelle de la planète. Sonia Côté: « La pauvreté est un désastre sur le plan des droits humains et les bidonvilles où vivent plus d’un milliard de personnes de tous les continents en sont la manifestation la plus visible ». 

Présidente de la Coopérative d’habitation La loge d’à côté 

Mme Louise Gagnon, présidente de la Coopérative d’habitation La loge d’à côté a tenu à unir sa voix devant les 28 MilitantEs qui manifestent pacifiquement dans sa cour. « Nous avons 56 ménages sur une liste d’attente désirant habiter notre Coopérative d’habitation. Nous souhaitons que cette Journée mondiale de l’Habitat convainque les gouvernements d’investir massivement dans le logement social afin de répondre  aux nombreux besoins et ainsi redonner de la dignité à tous les ménages locataires appauvris de notre région, du Québec et du Canada ! »

 

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