14 septembre 2009
Loge m’entraide a refusé l’invitation
et dévoile une lettre compromettante sur les
intentions réelles du gouvernement
Malgré une invitation officielle du Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale du Québec à participer ce matin à la consultation sur le 2ième Plan de lutte contre la pauvreté, Loge m’entraide a décidé de boycotter cette invitation et de joindre les rangs de Solidarité populaire qui tient une manifestation pour dénoncer cette consultation jugée « bidon ».
Lettre compromettante pour le gouvernement
S’il est dit que les absents ont toujours tort, cette fois, la coordonnatrice de Loge m’entraide Sonia Côté croit que cette fois, son absence est totalement justifiée et motivée : « Après avoir mis la main sur une lettre écrite par le gouvernement lui-même, dictant d’avance à ses décideurs régionaux le nombre d’invités, le choix d’invités et l’orientation que doit prendre les discussions lors de cette consultation, nous avons alors décliné l’invitation car on constate d’emblée que les dés sont déjà pipés d’avance et que notre intervention n’aura pas grand poids auprès du Ministre ! ».
· Choix d’invités
En effet, Mme Côté a en mains la lettre qui a été adressée à toutes les Conférences régionales des élus, (ceux qui doivent fournir une liste d’invités au gouvernement). Il leur demande d’inclure des invités de secteurs d’activités précis. Sonia Côté dénonce cette consigne : « Le gouvernement demande d’inclure des participants en provenance de secteurs d’activités comme Commission scolaire, Organisme philanthropiques, Santé service sociaux, Direction régionale du ministère des Affaires municipales, direction d’Emploi Québec, et laisse à la discrétion le choix d’inviter des groupes de défense de droits sociaux ou encore des organismes du secteur sociale. N’est-ce pas une preuve que le gouvernement veut consulter uniquement les groupes qu’il désire lors de cette consultation ? »
· Sujet orienté
De plus, un autre extrait de la lettre démontre que le gouvernement oriente clairement les discussions sur ce qu’il veut entendre. L’extrait indique : « Dans le but d’assurer l’uniformité de la démarche, votre sélection doit tenir compte du fait que la majeure partie de la séance de consultation porte sur l’intervention territoriale du lutte contre la pauvreté ».
Sonia Côté n’en revient toujours pas : « Cet extrait démontre bien que le gouvernement a déjà sa vision des choses pour élaborer son 2ième Plan de lutte à la pauvreté et visiblement, ne semble pas intéressé à entendre les difficultés financières vécues par les locataires appauvries de notre région, les besoins dans le domaine du logement social, le nombre faramineux de requérants en attente d’un HLM, la discrimination vécues par les locataires à faible revenu à l’égard de certains propriétaires, etc… ».
Loge m’entraide mentionne que l’intervention territoriale de lutte contre la pauvreté privilégiée par le gouvernement réduit son rôle à celui d’un animateur faisant appel à la contribution de l’ensemble du milieu, des groupes philanthropiques et aux organismes communautaires. Sonia Côté explique : « Le gouvernement se déleste ainsi de ses responsabilités à l’égard du respect de droits comme celui à un niveau de vie suffisant, celui au logement, à la santé, etc ».
· Nombre d’invités
Une autre raison du refus de Loge m’entraide de participer à cette consultation est le temps que chacun des participants aura pour débattre de la question : « Comment voulez-vous faire un débat en profondeur, pour discuter d’un 2ième Plan de lutte contre la pauvreté, si nous n’avons que 4 minutes pour exprimer notre point de vue parmi les 35 invités ? Cela tient carrément du ridicule ! ».
L’écart s’agrandit entre les personnes riches et appauvries
Sonia Côté dénonce le fait que dans le cahier de consultations, la nécessité d'une meilleure distribution de la richesse et d'une diminution de l'écart de revenus réels entre riches et pauvres n'apparaît pas dans le document de consultation. « Le gouvernement peut bien dire que la pauvreté a diminué au Québec mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’entre 2000 et 2006, pendant que le quintile le plus riche voyait son revenu disponible augmenter de 11 000 $, les personnes appauvries, elles, ont vu leur revenu augmenter seulement de 655 $ », a-t-elle dénoncé.
Consultation inutile, le Ministre a déjà tout en main
Pour Loge m’entraide, si le gouvernement veut réellement lutter contre la pauvreté, il doit démontrer une ouverture à l'adoption de mesures comme la fin des catégories à l'aide sociale, un rehaussement significatif de toutes les prestations d'aide sociale et du salaire minimum, le financement d'un plan de développement du logement social à la hauteur des besoins, un véritable contrôle des loyers, cesser de comptabiliser les pensions alimentaires dans le calcul de la Solidarité sociale et ne pas se désengager de ses responsabilités par une approche territoriale intégrée.
« Ces revendications pour lutter contre la pauvreté sont répétées sans cesse au gouvernement depuis de nombreuses années par des regroupements nationaux et organismes communautaires qui travaillent directement sur le terrain avec les personnes appauvries et au fait des besoins dans ce domaine ! Pourquoi tenir une telle consultation quand le Ministre a déjà tout en mains pour élaborer son 2ième Plan de lutte à la pauvreté ? », conclut Sonia Côté.
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