21 mai 2009

 

« La pauvreté a progressé au Canada malgré

la longue croissance économique des années 1990 »

 

GOUVERNEMENTS LIBÉRAL

ET CONSERVATEUR ACCUSÉS PAR

LOGE M’ENTRAIDE

 

 

Loge m’entraide profite de la tenue d'un comité permanent de la Chambre des Communes actuellement en tournée à travers le Canada sur le thème de « la contribution fédérale à la lutte contre la pauvreté », pour s’exprimer sur cette question.  

 

En fait, la lutte contre la pauvreté n'a pas progressé au Canada malgré la longue croissance économique amorcée au milieu des années 1990. Il ne faudrait pas maintenant qu'elle fasse les frais de la crise économique et d'une nouvelle lutte au déficit.

 

Nous appuyons notre affirmation sur une étude récente de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) démontrant qu'entre 1995 et 2005, le revenu réel des ménages appartenant au 5ième le plus pauvre de la population n'a connu qu'une hausse de 0,2 % au Canada, alors que le revenu du 5ième le plus riche a progressé de 2,1 % par année. Toujours selon l'OCDE, sur 25 pays recensés, un seul a fait pire que le Canada en termes d'élargissement des écarts de revenus.

 

Gouvernements Libéral et Conservateur responsables

 

Loge m’entraide considère que les choix faits par les gouvernements libéral et conservateur qui se sont succédés à Ottawa sont directement responsables de cette situation. Ces deux gouvernements n’ont pas profité de la croissance économique et des surplus colossaux qu'ils engrangeaient alors, pour à tout le moins effacer les politiques les plus dommageables adoptées à l'occasion de la lutte au déficit.

 

Par exemple, citons la réforme de l'assurance-emploi, les coupures dans les transferts aux provinces au chapitre de la sécurité des revenus et le retrait du financement à long terme de nouveaux logements sociaux. D’ailleurs, à ce dernier point, nous évaluons que le retrait fédéral dans la création de logements sociaux depuis 1994 a, à ce jour, privé le Québec de pas moins 54 300 logements sociaux qui auraient pu être construits à ce jour.

 

De plus, Loge m’entraide n’est pas sans rappeler que le gouvernement fédéral a fait l'objet de nombreuses critiques en matière de lutte contre la pauvreté de la part d'instances de l'Organisation des Nations Unies (ONU), notamment en 2006 par le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, en 2007 par le Rapporteur spécial sur le droit au logement et en février 2009 par le Conseil des droits de l'homme.

 

Des propositions

 

Loge m’entraide propose une série de mesures qui permettraient au gouvernement fédéral de contribuer plus adéquatement à la lutte contre la pauvreté et de se conformer à ses engagements internationaux en matière de respect des droits. 

 

Voici quelques mesures que nous proposons : la révision du régime d'assurance-emploi, l’augmentation du Transfert canadien en matière de programmes sociaux (TCPS) donnant aux provinces et aux territoires la possibilité de verser un niveau de prestations décent aux personnes et aux familles qui ont recours à la Solidarité sociale, l’attribution de 2 milliards $ par année pour le financement de nouveaux logements sociaux, l’accroissement sur une base récurrente de l'aide accordée aux organismes intervenant auprès des sans-abri. 

 

Bref, la crise économique est une des raisons d'aller de l'avant dans de tels investissements et surtout, de le faire rapidement au nom de la dignité des personnes qui sont en difficulté économiques, au nom du partage de la richesse et de la justice sociale. 

Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide