26 février 2009
Communiqué de presse
APRÈS AVOIR DIMINUÉ, LE NOMBRE
LE LOCATAIRES EN DIFFICULTÉ POURRAIT À
NOUVEAU AUGMENTER À SAGUENAY
Le nombre de ménages locataires en difficulté a diminué à Saguenay entre les recensements de 2001 et de 2006. Tout en s’en réjouissant, Loge m’entraide et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) craignent que ce progrès soit de courte durée. Ils appréhendent en effet l’impact conjugué de la crise économique et de la pénurie de logements locatifs qui commence à affecter la municipalité.
Dossier Noir
Les deux organismes ont fait part de cette crainte lors d’une conférence de presse durant laquelle ils ont présenté les données locales du Dossier noir sur le logement et la pauvreté publié par le Frapru.
Ce dossier montre que le nombre de ménages locataires qui consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu au loyer à Saguenay est passé de 8735 lors du recensement de 2001 à 8010 en 2006. Le pourcentage de locataires touchés demeure cependant élevé à 34,8 %. Parmi ceux-ci, 3 520 engouffrent plus de 50 % leur revenu en loyer dont 1 455 plus de 80 %, ce qui ne peut se faire qu’au détriment de leurs autres besoins essentiels.
Les personnes seules demeurent les grandes oubliées
Selon Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide, c’est la situation des personnes seules qui est la plus inquiétante. Le nombre de celles qui paient plus de 30 % de leur revenu en loyer a même augmenté entre les deux recensements pour atteindre 5805, soit près d’une personne seule sur deux.
Selon Mme Côté, « les ressources que les gouvernements ont consacrées pour améliorer le sort des familles ont donné des résultats; les personnes seules, elles, demeurent les grandes oubliées des politiques gouvernementales ». Elle cite l’exemple du programme « Allocation-Logement » qui n’accorde aucune aide aux personnes seules de moins de 55 ans, alors que 24 % d’entre elles engloutissent plus de la moitié de leur revenu pour se loger à Saguenay.
Des progrès menacés
Le FRAPRU et Loge m’entraide considèrent que l’amélioration générale du sort des locataires saguenéens entre 2001 et 2006 s’explique par le fait que la hausse des revenus des locataires a été supérieure à celle des loyers, la première étant de 14,8 %, alors que la seconde a plutôt été de 8,1 %.
Cette situation est cependant révolue, d’après Jean-Claude Laporte du Frapru. La première raison en est la crise économique qui risque malheureusement d’entraîner son lot de pertes d’emplois à Saguenay. À titre d’exemple, la récession du début des années 1990 y a suffisamment fait baisser le revenu des locataires pour que le nombre de ménages payant plus de 30 % de leur revenu pour se loger augmente de 38,2 %.
La seconde raison est la pénurie de logements locatifs qui a fait chuter le pourcentage de logements inoccupés à 1,6 % à Saguenay à l’automne 2008, ce pourcentage glissant à 0,9 % pour les logements de deux chambres à coucher. M. Laporte rappelle à cet égard qu’« entre 2001 et 2006, Saguenay a échappé à la pénurie de logements locatifs qui a affecté toutes les autres régions métropolitaines du Québec; or, ce n’est plus le cas aujourd’hui et ça commence à paraître ».
Il précise que, depuis le recensement de 2006, le loyer moyen a progressé de pas moins de 10,2 % à Saguenay, dont 5,3 % au cours de la seule dernière année.
Cap sur le logement social
Loge m’entraide et le FRAPRU demandent au gouvernement du Québec de prendre acte des risques qui pèsent sur les locataires lors du budget qu’il présentera dans les toutes prochaines semaines. Ils le pressent de consentir des investissements majeurs dans la réalisation de nouveaux logements sociaux.
Selon Sonia Côté, « investir en logement social, c’est diminuer le nombre de ménages en difficulté, c’est augmenter l’offre de logements locatifs et c’est du même coup créer de l’emploi dans la construction et dans d’autres secteurs comme l’industrie manufacturière et celle de la forêt ».
Les deux organismes demandent au gouvernement Charest de respecter au moins l’engagement pris par le premier ministre lors de la dernière campagne électorale, soit le financement de 3000 logements sociaux par année durant cinq ans. Ils pensent que les sommes récemment annoncées par le gouvernement fédéral pour la réalisation de nouveaux logements sociaux lui permettent même d’augmenter ce nombre de près de 1000 unités par année.
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