Chicoutimi, le 7 décembre 2000
Communiqué de presse
Journée nationale d'actions en vue du prochain
budget fédéral
ANDRÉ HARVEY
INVITÉ À SIGNER UN CHÈQUE DE 2 MILLIARDS $ POUR LES MAL-LOGÉ-E-S
André
Harvey n'aura eu droit à aucun répit de la part de Loge m’entraide, après
l'élection du 27 novembre. À peine dix jours après sa réélection, le député
Harvey a en effet reçu la visite du groupe Loge m’entraide qui lui a
demandé de s'engager à faire pression pour que le prochain budget fédéral,
prévu pour février ou mars, annonce des investissements de 2 milliards $ par
année pour le développement de nouveaux logements sociaux au Canada.
Joignant
le geste à la parole, Loge m’entraide a demandé à André Harvey, député
du parti libéral, de signer un chèque symbolique écrit à l'endos d'une
pancarte électorale du Parti libéral du Canada.
Le chèque au montant de 2 milliards $ est fait au nom des mal-logés du
Canada. Comme le constate Mme Sonia
Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide, il est temps que M. Harvey, qui
avait lui-même signé une pétition l’an dernier demandant la même
revendication que celle d’aujourd’hui, qu’il prenne le dossier du logement
social en main et qu’il le défende à Ottawa.
M. Harvey doit maintenant s’occuper à combattre la pauvreté des
locataires à faible revenu car ceux-ci ont maintenant besoin de son aide pour
influencer Jean Chrétien en faveur de notre lutte, affirme Mme Côté.
Par
ce geste posé dans le cadre d'une Journée nationale d'actions organisée par
le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Loge
m’entraide, a voulu souligner l'urgence des problèmes de logement au Canada
et en particulier au Saguenay. Rappelons que 9 381 personnes locataires doivent
y consacrer plus de la moitié de leur revenu uniquement pour se loger.
Le groupe a aussi voulu démontrer clairement la nécessité que les mal-logés reçoivent leur juste part des surplus fédéraux colossaux dont dispose désormais le gouvernement fédéral. Se référant au mini-budget déposé par le ministre des Finances, Paul Martin, avant le déclenchement de la campagne électorale, Sonia Côté, a déclaré: «Il serait scandaleux que le gouvernement Chrétien accorde 100 milliards $ en cinq ans en réductions d'impôt, alors qu'il sait qu'elles vont davantage bénéficier aux contribuables à plus haut revenu, et qu'il n'ait que des miettes à accorder aux plus pauvres. Dans un tel contexte, demander 2 milliards $ pour du logement social, c'est simplement s'assurer que les mal-logés recevront aussi leur part du gâteau, rien de plus».
Loge m’entraide croit que le Parti libéral de Jean
Chrétien a finalement reconnu l'importance de la crise du logement, durant la
campagne électorale, en prenant un engagement en ce domaine dans son Livre
rouge. L'organisme considère toutefois l'engagement pris à cette occasion
nettement insuffisant. Il trouve d'abord ridicule que le Parti libéral ne
prévoit que des investissements de 170 millions $ par année dans son éventuel
Programme d'accès au logement, alors qu'il étouffe sous le poids des surplus
budgétaires.
Il réclame de plus que les argents fédéraux soient
clairement destinés au développement de logements sociaux, sous la forme de
HLM, de coopératives d'habitation et de logements sans but lucratif. Il craint
en effet que le gouvernement ne se contente plutôt de saupoudrer des
subventions à des promoteurs privés pour les inciter à construire des
logements locatifs, sans que ceux-ci n'aient à garantir des loyers plus
accessibles aux locataires pauvres. Selon Sonia Côté, «ce n'est sûrement pas
en donnant 5000 $ à 10 000 $ par logement à des propriétaires privés, comme
le gouvernement prévoit le faire, qu'ils vont accepter de perdre de l'argent en
offrant à des locataires pauvres des loyers qui correspondent à leur capacité
de payer». Convaincue que l'argent
fédéral serait accordé sans conditions au privé, Sonia Côté conclut: «Au
lieu de donner encore une fois des cadeaux inutiles au privé, le gouvernement
Chrétien devrait l'accorder à la seule formule qui a fait ses preuves pour
loger convenablement et à prix raisonnable les locataires à plus faible
revenu, celle du logement social».