9 mai 2007
LES PROPOS DU MINISTRE
SAD HAMMAD CHOQUENT ENCORE
Depuis le 23 avril 2007, la coordonnatrice de Loge m’entraide, Sonia Côté, a gardé silence sur les propos du ministre de la Solidarité sociale, Sad Hammad, dirigés envers les personnes appauvries en les qualifiant de « BS » et de « bouguons ».
Devant les nombreux appels reçus au bureau à ce sujet, Sonia Côté profite de la Semaine de la dignité pour réagir. « J’ai pensé que le Ministre Hammad s’excuserait mais hélas, je vois qu’il n’a pas démontré de regret depuis le 23 avril et c’est pour cela que j’ai décidé de briser le silence en cette Semaine de la dignité », a confié Mme Côté.
Qui peut juger les personnes appauvries ?
Sonia Côté en a gros sur le coeur depuis 3 semaines : « Qualifier une personne humaine de « BS » est d’une bassesse telle, que cela vient de lui tuer sa dignité humaine et toute espérance de pouvoir s’en sortir un jour. Qui que nous soyons, Ministre ou Ménagère, Pilote d’avion ou Actuaire, Sans emploi ou Étudiant, personne n’a le droit de qualifier une personne de la sorte ».
Aucune personne n’est à l’abri de la pauvreté
Mme Côté veut démontrer que personne n’est à l’abri de la pauvreté. D’ailleurs, elle constate de plus en plus dans ses interventions que les gens avaient un travail et que du jour au lendemain, ils se retrouvent le bec à l’eau. Elle s’explique : « Hier, c’était un travail, aujourd’hui c’est le chômage, demain c’est la Solidarité sociale… Parfois, ce revirement de condition de vie se fait en si peu de temps que celles et ceux à qui cela arrive nous racontent elles-mêmes être surprises d’avoir à demander de la Solidarité sociale, ce dont elles n’auraient jamais présumé faire il y a de ça quelques années ».
Loge m’entraide rappelle qu’une personne qui reçoit de la Solidarité sociale au montant de 543 $ par mois, la grosseur de son porte-monnaie ne doit absolument pas justifier des préjugés à son égard : « La personne humaine est sacrée et bien petit celui ou celle qui se croit supérieure à celle-ci. Car au fond de tout être humain, quelle que soit sa condition économique, se cache un cœur qui mérite le respect », souligne-t-elle.
Une vague de préjugés, de mépris et de discrimination
Mme Côté défend les personnes appauvries et constate qu’elles ont besoin d’encouragement et non d’être abaissées : « Une personne qui vit avec un faible revenu retrouve sa confiance non pas dans le matériel mais bien et surtout dans le regard, les paroles et l’attitude des autres à son égard. Lorsque des paroles irrespectueuses soulèvent des vagues de préjugés, de mépris, de discrimination et de non-respect envers celles et ceux qui reçoivent dignement de la Solidarité sociale, ces dernières deviennent stigmatisées injustement ».
Une loi pour lutter contre la pauvreté et non pour rabaisser
En conclusion, Sonia Côté rappelle que le gouvernement du Québec s’est engagé unanimement en décembre 2002 en adoptant une « Loi pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale » et s’est engagé par le fait même à trouver des mesures pour enrayer la pauvreté d’ici 10 ans. « Permettez-moi de questionner les actions qui seront prises pour faire appliquer cette loi devant l’attitude du Ministre même de la Solidarité sociale envers celles et ceux pour qui il devrait être sensible le plus possible dans ses interventions », conclut-elle.
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