9 décembre 2004
Communiqué de presse
Loge m’entraide réagit aux propos tenus par la Corpic
« LES LOCATAIRES APPAUVRIES SERONT DAVANTAGE STIGMATISÉS » CONFIE SONIA CÔTÉ
La coordonnatrice de Loge m’entraide, Mme Sonia Côté réagit vivement aux propos tenus aujourd’hui par la Corpic dans le journal Le Quotidien : « Contrairement à la Corpic, nous ne pouvons que nous réjouir de la décision prise par le Ministre Béchard de n’avoir pas permis la saisie des chèques des personnes sur la Solidarité sociale des ménages à faible revenu reconnus coupables de non-paiement de loyer puisque cette mesure était carrément discriminatoire ».
Comme l’explique Sonia Côté : « Notre regroupement provincial Frapru ainsi que d’autres organismes pour le droit au logement étions prêts à contester cette mesure devant les Tribunaux en vertu des chartes canadiennes et québécoises des droits et libertés si le gouvernement s’obstinait à aller de l’avant avec cette mesure ».
Les locataires seront davantage stigmatisés
Loge m’entraide s’élève contre une mesure alternative que le ministre de la Solidarité sociale et de la Famille, Claude Béchard envisage. En effet, le Ministre Béchard veut créer une fiducie qui administrait, sur une base volontaire, les chèques des personnes sur la Solidarité sociale qui éprouvent des difficultés à payer leur loyer.
« La mise en tutelle des personnes locataires à faible revenu qui obtiennent de la Solidarité sociale contribuera à les stigmatiser davantage puisqu’il est déjà difficile, actuellement, de louer un logement sans être jugé. Avec cette mesure soit disant volontaire, les locataires risquent d'être contraintes à devoir accepter "volontairement" la tutelle pour louer un logement. Les locataires ont droit de louer un logement en toute dignité et respect. Ce n’est que 3 % de la population locataires au Québec qui sont de mauvais payeurs… de grâce, arrêtons de mettre tout le monde dans le même panier ! ».
Les locataires n’ont pas de misère à gérer leur maigre budget
Selon Loge m’entraide, ni la saisie du chèque ni la mise en tutelle ne permettent de s’attaquer au fond du problème du non-paiement de loyer qui s’explique plutôt par « l’incapacité de payer » des personnes locataires sur la Solidarité sociale.
Sonia Côté précise à cet égard que la prestation de base est de 533 $ par mois, alors qu’un loyer se loue à 350 $ à Saguenay, 528 $ à Montréal et 506 $ à Québec. « Ces personnes n'ont pas de difficulté à gérer leur maigre budget. Bien au contraire ! Comment voulez-vous vivre avec une telle somme qui ne couvre même pas des besoins aussi essentiels que se vêtir, se nourrir, se soigner et se loger convenablement ? », s’indigne Mme Côté. Cette dernière rappelle que l’on retrouve dans les HLM (Habitation à loyer modique) où les ménages consacrent que 25 % de leur revenu seulement 0.5 % de mauvais payeurs.
Loge m’entraide rappelle qu’à Saguenay, 2500 ménages locataires doivent consacrer plus de 80 % de leur revenu au loyer, soit 1 ménage sur 10, et que parmi ces ménages, 56.4 % se retrouve une femme qui est le principal soutien financier.