30 octobre 2004
Communiqué de presse
Loge m’entraide participe au « Camp des Mal-LogéEs » à Québec
29 MILITANT-ES MANIFESTENT AU NOM DES LOCATAIRES DU SAGUENAY LAC-ST-JEAN
Plus d’une centaine de membres du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) ont érigé un camp des mal-logé-e-s en plein cœur de Québec, vendredi, 29 octobre. Ce camp s’est clôturé 24 heures plus tard, samedi, le 30 octobre, en après-midi par une manifestation de plusieurs centaines de personnes venues des quatre coins de la province, dont 29 militantEs de Loge m’entraide, Saguenay.
Publication d’un énoncé politique
Par ce camp, Loge m’entraide s’unis au FRAPRU et au RCLALQ pour porter avec éclat les demandes des personnes locataires du Québec et du Saguenay-Lac-St-Jean dans le cadre de la publication promise en novembre prochain d’un énoncé de politique québécoise d’habitation sur lequel le gouvernement doit consulter à l’hiver 2005. Selon Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide : « Cet énoncé devrait notamment contenir les intentions futures du gouvernement quant à l'avenir du contrôle des loyers, du logement social et de l'ensemble de ses interventions dans le domaine de l’habitation ».
Toujours selon Mme Côté, le document Briller parmi les meilleurs, rendu public au printemps 2004, reconnaissait lui-même que «la crise du logement est avant tout la crise du logement social» en ce sens que «l’insuffisance de logements adéquats disponibles à faible coût frappe durement les plus pauvres de la société». Loge m’entraide espère que la mise en place d'une politique gouvernementale de l'habitation soit l'occasion d'apporter des solutions durables aux problèmes de logement et non pas un exercice idéologique de Réingénierie de l'État.
Une « Politique québécoise de logement social »
La reconnaissance du droit au logement doit guider l'écriture de la politique de l'habitation. Selon Loge m’entraide, le logement social doit y occuper une place centrale axée sur la mise en chantier de 8000 logements sociaux par année, dont la moitié en HLM et l'autre moitié sous la forme de coopératives et d'OBNL d'habitation. « La réalisation soutenue de logements sociaux dans toutes les localités qui connaissent des problèmes de logement, tant en construction neuve qu'en Achat-rénovation, permettra d'offrir aux personnes locataires une alternative au marché privé de l'habitation, qui se montre incapable de loger décemment l'ensemble des ménages québécois ». Du même souffle, Loge m’entraide demande au gouvernement du Québec de s'assurer de la santé des logements sociaux existants, en voyant à leur entretien et à leur accessibilité financière. Ainsi, il doit mettre de côté tout projet visant à privatiser les HLM et à renoncer à y augmenter le coût des loyers qui sont présentement à 25 % du revenu des locataires. À cet effet, Loge m’entraide tient à rappeler qu’il existe 8730 ménages locataires qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer à Saguenay, dont 1265 à Alma. De plus, 2500 ménages à Saguenay doivent engloutir 80 % et plus de leur revenu et que 900 personnes sont en attente d’un HLM pour se sortir de la pauvreté.
De plus, la reconnaissance du droit au logement doit s'appuyer sur le renforcement du contrôle des loyers. Comme l’explique Mme Sonia Côté : « L'augmentation continue des loyers, qui est particulièrement problématique depuis 2001, et ce même au Saguenay-Lac-St-Jean, est une source majeure d'inquiétudes pour les locataires en leur posant à la fois un problème d'accès au logement et de maintien dans leur lieu d'habitation. Ainsi, plutôt que d'alléger les actuelles règles de fixation des loyers de la Régie du logement comme le lui recommandait le Groupe Roche à l'hiver 2004, le gouvernement Charest doit pencher pour l'instauration d'un contrôle obligatoire des loyers et du dépôt des baux à la Régie du logement ».
Toujours selon Loge m’entraide, le gouvernement doit aussi lever les autres obstacles à la recherche de logement en agissant spécifiquement contre la discrimination et la collecte abusive de renseignements personnels. Il doit aussi favoriser l'entretien des logements en prévoyant la mise en vigueur d'un code provincial du logement à faire appliquer par toutes les municipalités. Il doit également aider les locataires à contrer les reprises de logement qui ont connu une explosion depuis la chute des taux d'inoccupation des logements.
Charte québécoise des droits et libertés
Pour conclure, Loge m’entraide presse le gouvernement Charest d'inclure le droit au logement dans la Charte québécoise des droits et libertés, comme il s'était engagé à le faire durant la dernière campagne électorale. « Le droit au logement, c'est bien plus que d'avoir un toît sur la tête, c'est pouvoir y accéder sans discrimination, d'avoir la capacité de payer le loyer sans priver des autres besoins essentiels et d'habiter un lieu de qualité », confie Mme Côté.
Appuis recueillis pour la Politique québécoise de logement social
Compte tenu que le gouvernement Charest présentera un énoncé de politique d’habitation à la fin du mois de novembre, ce qui devait être prévu début novembre normalement, Loge m’entraide retarde le dévoilement du nombre de lettres d’appui reçu par différents groupes communautaires, syndicaux et religieux de la région, qui ont signé pour unanimement pour « Politique québécoise de logement social. « Cela laisse du temps aux groupes qui n’ont pas eu le temps de signer la lettre d’appui de le faire et ainsi obtenir un plus grand nombre d’appui en région mais aussi au Québec », conclue Mme Côté.