31 août 2004
Communiqué de presse
Campagne de lettres d’appui
Politique québécoise d'habitation: Loge m’entraide passe à l'offensive
C'est en lançant un document faisant part de ses demandes et en initiant une large campagne de lettre d'appui auprès de centaines d'organismes de toutes les régions du Québec, que le Frapru (Front d'action populaire en réaménagement urbain) et ses groupes-membres, dont Loge m’entraide, a pris les devants dans le débat sur la politique d'habitation que le gouvernement libéral de Jean Charest s'est engagé à présenter en novembre 2004.
Pour une politique québécoise de logement social
Intitulé « Pour une politique québécoise de logement social », le document réclame le financement, en collaboration avec le fédéral, de 8000 logements sociaux par année au Québec. Un tel nombre de logements sociaux a déjà été financé, au début des années 1980, alors que la crise du logement était moins sévère. À l'heure actuelle, environ 2500 logements le sont annuellement.
Selon Loge m’entraide, le besoin d'HLM est particulièrement criant, aucun logement de ce type n'ayant été financé depuis 11 ans, alors qu'à Saguenay seulement, la liste d'attente compte 900 noms et qu’au Lac-St-Jean, 150 noms. Loge m’entraide et son regroupement provincial réclament donc la mise sur pied d'un programme spécifique permettant que 50 % des logements sociaux qui seront financés le soient sous la forme d'HLM. Les autres logements devraient être des coopératives et des OSBL d'habitation, ce qui exige la reconduction et la bonification des programmes actuels, en s'assurant entre autres de leur pleine accessibilité aux ménages à plus faible revenu.
Lettre d’appui et Camps des mals-LogéEs
Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide, affirme qu’un envoi massif de la lettre d’appui sera fait dans la prochaine semaine par télécopieur auprès de tous les groupes communautaires et religieux de la région : « Nous comptons sur la solidarité des groupes régionaux pour obtenir du gouvernement des réponses positives en lien avec nos revendications. Pour ce faire, nous amorcerons une campagne de pressions comportant deux actions principales dont cette campagne de lettre d’appui au cours des prochains jours et un « Camps des Mals-LogéEs » qui aura lieu à Québec les 29 et 30 octobre ».
Un contrôle plus serré du marché privé
Alors que le gouvernement Charest envisage de permettre des augmentations de loyers plus importantes, comme le lui a recommandé en début d'année le groupe Roche, Loge m’entraide estime au contraire qu'il doit renforcer le contrôle en cette matière. Il réclame donc que tous les loyers soient obligatoirement contrôlés par la Régie du logement, y compris les immeubles de moins de cinq ans. Loge m’entraide réclame également des protections supplémentaires contre la discrimination au moment de la location des logements. De plus, il veut l'adoption d'un code national du logement établissant des normes minimales d'habitabilité et de sécurité s'appliquant à toutes les municipalités qui pourraient l'adapter à leur réalité spécifique.
Loge m’entraide prend le Parti libéral au mot
Dans ses demandes, Loge m’entraide reprend aussi certains engagements pris par le Parti libéral du Québec, lors de la dernière campagne électorale. Il réclame ainsi que le gouvernement donne suite à ses promesses de reconnaître le droit au logement dans la Charte québécoise des droits et libertés, ainsi que de donner aux municipalités les moyens légaux de forcer tous les projets résidentiels le moindrement d'envergure à inclure une part significative de logements sociaux. Une autre idée qui a retenu son attention est celle d'accorder aux villes le pouvoir d'exproprier tout bâtiment abandonné ou barricadé depuis plus d'un an pour en faire du logement social.