4 août 2003
Communiqué de presse
Propos de M. Bernard d’Aragon
LOGE M’ENTRAIDE RÉAGIT FORTEMENT
En réaction à l’article paru dans l’édition du Réveil du 3 août 2003, Loge m’entraide a tenu à préciser certains faits concernant les propos d’un propriétaire de logements. Comme l’affirme Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide : « M. d’Aragon cherche à décourager les propriétaires de louer à des personnes sur la Sécurité sociale et se rend ainsi coupable de discrimination sur la base de la condition sociale ».
L’étiquette de « BS » n’est plus acceptable
Dans un premier temps, Loge m’entraide qui défend les droits des personnes locataires à faible revenu, tient à souligner que le terme « BS » utilisé par M. d’Aragon atteint directement le respect et la dignité de la personne: « Ce terme a une connotation péjorative et blessante envers toutes les personnes qui ont recours à la Sécurité sociale et ne mérite plus d’exister dans le vocabulaire d’aujourd’hui » s’indigne Mme Sonia Côté.
92 % parviennent à payer leur loyer
Mme Côté ajoute : « Les personnes assistées sociales doivent faire des sacrifices inimaginables pour arriver à payer des loyers de 350 $, 375 $, 400 $ avec un chèque d’aide sociale qui atteint tout juste 540 $ par mois. En mettant l’emphase sur le non-paiement de loyer par 8 % des prestataires, M. d’Aragon oublie de dire que 92 % parviennent à payer leur loyer et qu’on peut donc leur louer en toute confiance ».
La raison principale : l’incapacité de payer
Les gouvernements, tant fédéral que québécois, considèrent qu’une personne ou une famille ne devrait pas consacrer plus de 30 % de ses revenus bruts au loyer (chauffage et électricité inclus), sans quoi on peut considérer qu’elle souffre de besoins impérieux de logement.
Or, comme l’indique Mme Côté, cette norme de 30 %, valable pour l’ensemble des citoyens et des citoyennes, ne semble pas s’appliquer quand vient le temps de parler des personnes sur la Sécurité sociale. « Si les gouvernements considèrent qu’un ménage a des problèmes de logement lorsqu’il consacre plus de 30 % de leur revenu au loyer, que penser des 9381 personnes locataires au Saguenay qu’on oblige à y engloutir 50, 65 et voir même 80 % de leur revenu au loyer ? » questionne Sonia Côté.
Loge m’entraide invite M. Aragon
En guise de conclusion, Mme Côté ajoute : « Plutôt que de s’attaquer à la personne comme l’a fait ce propriétaire, j’invite M. d’Aragon à aller plus loin dans sa réflexion et à revendiquer avec les groupes communautaires la bonification considérable des prestations d’aide sociale, l’indexation annuelle des chèques et à abolir toutes formes de coupures que le Premier ministre Charest veut voir appliquer cet automne… ainsi, gardera-il plus longtemps ses locataires à faible revenu… »