10 juillet 2003
Communiqué de presse
Application accrue des pénalités à l’aide sociale
LOGE M’ENTRAIDE SE DIT SCANDALISÉ ET CHOQUÉ
Suite à l’annonce la semaine dernière par Claude Béchard, ministre de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, du retour à une application accrue des pénalités à l’aide sociale, Loge m’entraide rallie sa voix au « Collectif pour un Québec sans pauvreté » et demande au Premier ministre Jean Charest de confirmer et d’appliquer la motion d’amendement qui avait été présentée et votée par son propre parti le 11 décembre 2002 à l’Assemblée nationale, veille de l’adoption de la loi 112 sur la pauvreté.
Cette motion visait à préciser que la prestation minimale d’aide sociale ne pouvant être réduite par des sanctions ne pourrait être inférieure au montant actuel des prestations d’aide sociale. L’ensemble des 39 députés libéraux présents, alors à l’opposition, incluant Claude Béchard, avaient voté, contre le parti au pouvoir, en faveur de la motion.
Selon la coordonnatrice de Loge m’entraide, Sonia Côté : « En intensifiant l’application des pénalités existantes, le gouvernement nous ramènera dans une pluie de préjugés et d’atteinte à la dignité humaine dans lequel ces personnes ont déjà été confrontées dans le passé et qui en portent aujourd’hui encore des cicatrices ».
Un exemple concret de pauvreté
Sonia Côté rappelle qu’une prestation de base, sans contrainte, est au montant de 545 $ par mois et que ce n’est certes pas en coupant de 75$ ou 150$ une personne qui refuse ou abandonne une mesure qu’elle réussira à combler ses besoins essentiels car même à ce montant, il est exceptionnelle de pouvoir avoir un toit sur la tête.
Voici un exemple bien concret que Mme Côté voit régulièrement à Loge m’entraide : « Une personne seule obtient 545.33 $ par mois. Pour les dépenses, nous comptons un loyer 3 ½ qui coûte en moyenne au Saguenay 415.00 $ (chauffé/éclairé). Il ne lui reste que 130.33 $ pour se nourrir, se vêtir, médication, produits ménagers, téléphone, loisirs… et nul place pour les imprévus… Après une telle constatation, comment un gouvernement peut-il mettre en place des mesures aussi injustes, insensibles, inacceptables et discriminatoire envers les plus vulnérables de notre société ? »
Loge m’entraide rallie prévient le gouvernement Jean Charest que l’automne sera des plus chauds pour défendre les personnes concernées et ainsi dénoncer de telles mesures. « Il est scandaleux de vouloir couper des prestations si minimes soient-elles, d’insécuriser et d’empirer la condition de vie des personnes qui déjà, sont en situation de survie et n’arrivent pas à combler leurs propres besoins même sans coupure », conclut Sonia Côté.