Le 8 décembre dernier, Loge m'entraide avait recueillie en région une somme de 5 585 signatures de personnes qui appuyaient la demande d'un réinvestissement du gouvernement fédéral pour la création de nouveaux logements sociaux au Québec et pour la région. Suite à cette récolte spectaculaire qui dépassait grandement les autres villes du Québec, Loge m'entraide avait décidé de remettre ces pétitions sous forme de cadeau de noël, envoyé directement au ministre des finances M. Paul Martin à Ottawa.

Le 20 décembre dernier, c'est le ministre lui-même qui écrivait directement à Loge m'entraide pour donner à son tour son opinion à ce sujet. Comme le dit clairement le ministre, " Votre contribution au débat et aux consultations prébudgétaires actuellement en cours est apprécié. " À la lumière du débat actuellement en cours, vos commentaires sont particulièrement utiles ". " En ce qui concerne vos commentaires face à la situation du logement social, mon collègue, l'honorable Alfonso Gagliano, ministre responsable de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, sera sûrement intéressé de prendre note de vos commentaires. Je lui ai donc fait parvenir copie de votre lettre pour son attention. ".

Selon la coordonnatrice de Loge m'entraide, Mme Sonia Côté, " Grâce à l'implication et l'appui de la population du Saguenay-Lac-St-Jean, nous pouvons affirmer sans gêne que nous sommes " agent de changement " dans notre société. Les pétitions envoyées au ministre permet au gouvernement fédéral de prendre en considération le besoin réel non pas seulement de notre région mais aussi de la province du Québec qui motive notre lutte ". La lutte n'est pas encore gagnée, mais nous pouvons au moins dire que chaque personne qui ont signé la pétition de Loge m'entraide, contribu pleinement à un débat au sein du gouvernement fédéral pour que la situation du logement s'améliore. Nous gardons toujours espoir qu'il y ait un pas concret du gouvernement dans le prochain budget.

Le problème des sans-abri demeure

Récemment, le ministre responsable des sans-abri, Mme Claudette Bradshaw, et le ministre des travaux publics, M. Alfonso Gagliano, avaient annoncés des mesures sur la question de l'itinérance. " Le fait d'investir 43 millions de dollars sur quatre ans pour l'amélioration des maisons d'hébergement pour sans-abri, ne règle en rien le problème de l'itinérance… affirme Mme Côté. Une maison d'hébergement est une solution à court terme: la personne va coucher une nuit, et aussitôt le matin, elle est confrontée encore à la rue et aux problèmes d'itinérance quotidienne ".

Nous gardons encore espoir dans le prochain budget

Loge m'entraide se tourne maintenant vers le budget du ministre des finances, Paul Martin, en espérant que celui-ci permettra de répondre plus adéquatement aux besoins des sans-abri, mais aussi des personnes et des familles qui doivent consacrer un pourcentage disproportionné de leur revenu en loyer. Il faut rappeler que le nombre de ménages locataires devant consacrer plus de la moitié de leur revenu au Canada est passé de 583 705 en 1991 à pas moins de 833 555 en 1996. Il s'agit d'une augmentation de 43 %. Le tiers de ces ménages se trouve au Québec (273 825 ménages locataires).

Une personne mal-logé est une personne qui consacre un pourcentage de 30 % et plus de son revenu pour se loger… Le besoin pour la majorité des régions du Québec ne se définit pas nécessairement comme Toronto par exemple, qui ont davantage de personnes sans-abri. Ce qu'offre le logement social, pour celles qui vivent l'itinérance et aussi pour celles qui ne vivent pas "encore du moins" l'itinérance dans les régions du Québec, se définit comme une solution préventive afin ne pas justement tomber dans la rue, affirme Mme Côté.

Comment peut faire une personne seule qui ne gagne que 481 $ de revenu sur l'aide sociale pour payer un loyer de 3 pièces et demi, qui se situe en moyenne vers 350.00 $ par mois dans notre région, pas chauffé pas éclairé… Sa seule survie se situe dans les coupures de nourriture, de vêtements, de médicaments, de loisirs, etc… Est-ce vraiment équitable de laisser une situation semblable s'accroître de jours en jours, quand le gouvernement fédéral jubile avec des surplus de milliards de dollars ? " La personne à l'aise financièrement pense à l'année qui s'en vient, mais la personne à faible revenu, pense essentiellement à demain qui s'en vient…" affirme Mme Côté. Le gouvernement fédéral a lieu de se questionner sérieusement avant son prochain budget en février pour un réinvestissement majeur dans la création de nouveaux logements sociaux afin de redonner un souffle nouveau aux personnes qui n'ont malheureusement pas choisie de vivre dans la pauvreté, conclut Sonia Côté.