6 mai 2003
Communiqué de presse
Sonia Côté se porte à la défense des locataires à faible revenu
« IL N’EST PLUS POSSIBLE DE PRESSER DAVANTAGE LE CITRON » DÉNONCE LOGE M’ENTRAIDE
Loge m’entraide met en garde le gouvernement Charest et la Régie du logement contre toute volonté de permettre des augmentations encore plus considérables de loyer à partir de 2004, sous prétexte d’une révision de la méthode de calcul des hausses à la Régie du logement.
Statistiques au Québec
Sonia Côté explique que toute révision à la hausse du calcul des loyers viendra aggraver le problème déjà considérable d’incapacité de payer des locataires à faible revenu. Elle rappelle à cet égard qu’au Québec, selon les dernières données disponibles, 274 000 ménages, représentant 22.5 % des locataires, consacrent plus de 50 % de leur revenu au loyer. Pire encore, 209 000 ménages, représentant 17 % des locataires, engloutissent 60 % de leur revenu en loyer. Or, comme le rappelle Loge m’entraide, le gouvernement estime lui-même qu’un ménage éprouve des problèmes de logement s’il doit consacrer plus de 30 % au loyer.
« Il n’est plus possible de presser davantage le citron » estime la coordonnatrice de Loge m’entraide. Elle indique qu’une étude publiée récemment par la Société d’habitation du Québec démontrait que le revenu médian des ménages locataires du Québec avait diminué de 27.7 % entre 1991 et 1996.
Exemple
Loge m’entraide croit que la Régie du logement devrait s’alarmer davantage du fait que la majorité des hausses de loyer échappent à sa juridiction. L’organisme rappelle à cet égard qu’alors que la Régie recommandait des hausses de 1 % dans les cas de logements non-chauffés en 2002, dans les faits, les augmentations ont atteint 5.5 % dans la région métropolitaine de Montréal, 4.0 % dans celle de Gatineau et 2.7 % dans celle de Québec, là où le taux d’inoccupation est en bas de 1 %.
Les propriétaires pointés du doigt
L’augmentation constante des loyers est une atteinte directe au droit au maintien dans les lieux, estime la coordonnatrice de Loge m’entraide. « Rappelons que le secteur du logement locatif au Québec génère des revenus annuels bruts de plus de 6 milliards de dollars… mais lorsque l’on parle de pauvreté, on ne parle plus de profit, nous parlons de compassion ». Au Saguenay, ce sont 9 381 personnes locataires qui consacrent plus de 50 % de leur revenu au loyer et qui ne mangent pas à leur faim à chaque fin de mois… comment ne pas être interpellé par ces chiffres » questionne Sonia Côté.
Exemple concret vécu au Saguenay
Au Saguenay, le coût moyen d’un logement sans service (pas chauffé, pas éclairé et pas d’eau chaude fournie) se situe pour un 3 ½ à 355.00 $, pour un 4 ½ à 432.00 $ et pour un 5 ½ à 457.00 $. « Notons qu’une personne seule qui bénéficie de la Solidarité sociale est en moyenne de 520.00 $ par mois ce qui veut dire qu’il ne lui reste que 165.00 $ pour se nourrir, se vêtir, et payer les frais de chauffage sans compter le téléphone, les médicaments, et les loisirs... Ainsi, comment ne pas être PRÉOCCUPÉ par cette situation que bon nombre de locataires à faible revenu vivent au Saguenay » s’est exclamée Mme Côté.
Un point trop souvent oublié est qu’un propriétaire n’est pas obligé d’augmenter un loyer à chaque année… certains propriétaires ont le souci de tenir compte de la situation économique de leur locataire et gagne à garder longtemps un bon locataire », conclue Mme Côté.