28
juin 2002
Communiqué de presse
RECHERCHE DE L’INSTITUT ÉCONOMIQUE DE MONTRÉAL SUR LA CRISE DU LOGEMENT
LOGE M’ENTRAIDE SCANDALISÉ LITTÉRALEMENT PAR LEURS PROPOS
C’est avec stupéfaction que la coordonnatrice de Loge m’entraide, Mme Sonia Côté, a pris connaissance du document de recherche de l’Institut économique de Montréal, intitulé : « Comment résoudre la crise du logement au Québec » qui a été publié mercredi dernier.
Selon Mme Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide, « il est totalement faux de prétendre que le « contrôle des loyers » est la cause d’une crise de logement ». Toujours selon Loge m’entraide, « Le contrôle des loyers comme nous le connaissons maintenant, existe depuis plus de vingt ans et cela doit se poursuivre contrairement à ce que peut penser l’Institut de recherche économique » s’est exclamée Mme Côté. Il y a eu durant ces années à la fois des périodes de pénurie de logement et de surabondance de logement. Par ailleurs, même cette année, où il y a un accroissement important du nombre de fixations de loyer à la Régie (11 000), le pourcentage de loyers fixés par la Régie n'atteint même pas 1 % des 1,2 millions de logements que compte le Québec.
Toutefois, un fait est à noter que bon nombre de locataires ne savent pas. Mme Côté tient à rappeler que durant les cinq premières années suivant la construction d'un logement quelconque, la Régie du logement n'exerce aucun contrôle des loyers, ce que beaucoup de locataires ignorent avant de louer.
Les propositions de l’Institut sont scandaleuses
D’après Loge m’entraide, les propositions avancées par l'Institut sont les mêmes qui ont été appliquées par le gouvernement Harris en Ontario (déréglementation des loyers, abolition du logement social, tentative de privatisation des logements sociaux existants). Pourtant, comme l’indique Mme Sonia Côté, le taux de logements inoccupés demeure bas dans l'ensemble des grandes villes ontariennes. À Toronto, il est depuis des années sous les 1 %. Par contre, les loyers ont monté en flèche, le nombre de sans-abri a augmenté, des familles travailleuses se retrouvent aujourd'hui sans-logis et un « tent city » est installé de façon permanente à deux pas du centre-ville de Toronto.
L’institut ose prétendre qu’il n’y a pas d’impact face au retrait du fédéral
L'Institut prétend que le retrait du fédéral dans le financement de HLM n'a eu aucun impact sur le nombre de logements offerts, puisque le gouvernement québécois a pris la relève. Mme Côté tient à rectifier ce propos : « Les faits contredisent l'Institut. À la fin des années 80, le fédéral finançait une moyenne de 5000 logements sociaux par an. Or, c'est à peine 1300 logements que le gouvernement québécois finance depuis 1997. Il y a là une perte nette très visible ».
Loge m’entraide conclut
Selon Mme Sonia Côté, le logement social reste un moyen concret pour combattre la crise du logement qui sévit actuellement au Québec. Elle tient à souligner que la « crise du logement » ne veut pas nécessairement dire « pénurie de logement privé » comme le vivent actuellement les grands centres comme Montréal ou Québec. La crise du logement, ça veut aussi dire « pénurie de logement social ». Au Saguenay, depuis 1994, il ne se construit plus aucun nouveau HLM et depuis 1997, seulement 30 logements coopératifs ont vu le jour au Saguenay-Lac-St-Jean.
Encore 900 personnes attendent actuellement un HLM et vivent dans des conditions économiques épouvantables. « Une personne seule à la Sécurité du revenu reçoit 512 $ par mois et doit se confronter à un coût moyen pour un logement 3 ½ au Saguenay de 350 $ par mois, pas chauffé pas éclairé… Comment se nourrir, se vêtir adéquatement après avoir payé son loyer ? » questionne Mme Côté.
Loge m’entraide tient à dire qu’il ne lâchera pas la bataille tant et aussi longtemps que le « Grand chantier de logement social » ne sera pas gagné : soit la construction de 8000 nouveaux logements sociaux au Québec par année, dont 250 pour notre région ».