12
juin 2002
Communiqué de presse
Loi et stratégie de lutte à la pauvreté
LOGE M’ENTRAIDE N’EST PAS RAVI
Loge m’entraide n'est pas du tout ravi par le projet de loi et la stratégie de lutte à la pauvreté présentés aujourd'hui par le gouvernement péquiste. Selon Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide, « le gouvernement n'a pas annoncé de mesures concrètes qui permettraient d'améliorer à court terme le revenu et les conditions de vie des personnes appauvries, il s'est contenté de récupérer le vocabulaire et certaines idées des organismes de lutte à la pauvreté, sans modifier ses orientations de fond ».
Il aurait été de circonstance…
Selon Sonia Côté, il aurait été tout à fait de circonstance que le gouvernement annonce l’abolition complète de la coupure pour partage de logement et ce, dès juillet 2002 plutôt que d’attendre en janvier 2003. De plus, il aurait été tout aussi positif que le gouvernement annonce la permanence du « supplément au loyer » accordé aux locataires à faible revenu dans le cadre de du programme « AccèsLogis ». Rappelons que c’est 450 ménages au Québec, qui vivent dans des coopératives d’habitation fondée en 1997 qui verront leur subvention abolie au printemps 2003 si le gouvernement n’annonce pas d’ici là le renouvellement de cette aide.
Loge m’entraide reproche au gouvernement
L'organisme reproche au gouvernement de ne démontrer aucune volonté d'améliorer réellement le revenu et la qualité de vie de toutes les personnes subissant la pauvreté, quelque soit leur situation. Ainsi, s'il se dit disposé à augmenter à moyen terme le revenu des personnes assistées sociales présentant des contraintes sévères à l'emploi, il n'entend pas du tout faire de même pour celles ne présentant aucune contrainte. Dans ce cas, les personnes devront donc se contenter de leurs prestations de base actuelles qui, faut-il le rappeler, atteignent à peine 515 $ par mois. Pour ces personnes, la stratégie s'appuie sur une «approche de réciprocité» pour n'offrir aucun autre salut que l'emploi et les mesures d'employabilité.
Loge m’entraide reproche également au gouvernement de se contenter de se péter le bretelles avec les investissements consentis en habitation dans le dernier budget Marois, sans ne proposer aucune mesure supplémentaire ou même invoquer la possibilité d'assurer la récurrence des investissements après 2004, alors qu'à peine 1300 logements sociaux pourront être financés à chaque année.
Points positifs
Au chapitre des rares points positifs, Loge m’entraide souligne la mise sur pied d'un mécanisme d'évaluation périodique du salaire minimum, ainsi que le financement du soutien communautaire dans les projets de logement social pour sans-abri.
Loge m’entraide nous informe qu’avec son Regroupement, le FRAPRU ainsi que tous les groupes membres du Québec, décideront ensemble à l'automne s'ils participeront ou non à la Commission parlementaire prévue. « Chose certaine, ses membres se mobiliseront largement pour contraindre le gouvernement à changer de cap et à faire au moins en sorte que les 1,5 milliards $ annoncés soient utilisés à des mesures d'urgence, comme le rehaussement de toutes les prestations d'aide sociale, la gratuité des médicaments pour toutes les personnes pauvres et l'accroissement de l'aide au logement social » a conclue Mme Côté.